Retour de vacances...
Bigre!
J'ai râlé, regretté, fait la tète.
Mais j'y étais bien mieux qu'ici cela ne fait ni n'aurait pu faire le moindre doute. Alors bien-sûre la Guadeloupe n'est ni très exotique ni dépaysante mais elle est tropicale et en cela, on y est bien. Bien? Quoi qu'il en soit mieux qu'ici. En Guyane, j'avais baigné dans un bonheur qui me tirait des larmes tant c'était là le rêve d'une vie qui se réalisait et qui de surcroît allait bien au-delà de l'idéal que je m'en étais fait. La Guadeloupe ma soulagée un peu de mes mots, comme la glace sur les muscles meurtris.
C'est un endroit dans lequel j'eus plaisamment vécu.
Aujourd'hui de retour, 3kg en plus, mal dans ma peau comme jamais, j'entre demain dans ma 19ème semaine de grossesse, toujours sans joie ni épanouissement. Les treize kg pris me submergent complètement, ceux à qui j'en parlent, tout en admettant l'excès le prennent sur un ton joyeux, comme si il m'était autorisé de devenir obèse maintenant que je ne suis plus qu'en gestation.
Je me sens coupable, j'en suis à la moitié et toujours rien ne se passe en moi, pas d'abnégation envers le futur être qui est en cours d'élaboration. Je plonge dans la déprime tant je me sens malhabile, une randonnée peu me mètre dans un état d'immense colère, ma mollesse, et les douleurs qui m'envahissent m'immergent dans ce sentiment d'être en décrépitude de n'être plus qu'un gros tas de merde impotent .
Je m'essouffle, j'ai mal, mes articulation grincent. Ce poids, ce poids qui étouffe mon corps et mon esprit fait de moi une flasque larve. Je me suis persuadée que c'est par ce que je l'ai noyé sous la graisse que je ne sens toujours pas les mouvements du foetus.
Je me déteste chaque jour un peu plus mais qui peut l'entendre? Je gâcherais le bonheur de Teddy en lui ressassant encore et encore mon mal de vivre, il ne veut pas l'entendre et me l'a bien fait comprendre.
Alors je fais comme j'ai toujours fait, je me lève la nuit ou je me cache dans la salle de bain et je pleure.
Je suis pour l'instant toujours extrêmement dépressive et je me sens d'autant plus minable que j'ai voulu jouer à un jeu auquel je ne comprend rien, comme toujours.